


Pour déterminer si un enfant est ou non en surpoids ou à risque de le devenir, on s’appuie sur sa courbe de corpulence (courbe d’IMC). Au cours de la croissance, la corpulence varie de manière physiologique : l'IMC augmente la première année de la vie, diminue jusqu’à l’âge de 6 ans en moyenne, puis augmente à nouveau jusqu’à la fin de la croissance.
La remontée de la courbe de l'IMC, observée en moyenne à l’âge de 6 ans, est appelée rebond d’adiposité. Si ce rebond d’adiposité est plus précoce (avant l’âge de 6 ans), c’est signe que l’enfant est à risque de développer un surpoids voire une obésité. Plus ce rebond est précoce, plus le risque de devenir obèse est élevé.


D’autres éléments doivent amener à être vigilants : surpoids et obésité d’au moins un des deux parents, prise de poids rapide au cours des 2 premières années de vie, ou encore changement rapide de couloir vers le haut de la courbe d’IMC (y compris si celle-ci se situe dans la zone de corpulence “normale”). Ainsi, il est recommandé de peser et mesurer l’enfant au moins 2 fois par an, et de reporter la valeur de l’IMC dans le carnet de santé, afin de surveiller l’évolution de la courbe.
Aujourd’hui, on sait que le nombre de cellules du tissu adipeux augmente au cours de l’enfance et l’adolescence, pour se fixer vers l’âge de 20 ans. Chez l’enfant en surpoids, le nombre de ces cellules augmente plus vite. Et si ce surpoids se prolonge voire s’aggrave, il aura plus de cellules graisseuses tout au long de sa vie, sans pouvoir s’en débarrasser. Il lui sera donc difficile de perdre l’excès de poids.


Parce qu’il vaut mieux prévenir l’obésité plutôt que de devoir la guérir (car c’est bien une maladie), il est important de se faire accompagner le plus tôt possible. Avant de se tourner vers un(e) diététicien(ne), il est important de consulter le pédiatre ou médecin traitant de l’enfant. Ce médecin coordonne le soin, mais le suivi nutritionnel est la spécialité du diététicien.
Le 1er RDV permet d’évaluer la situation initiale à partir du recueil d’informations portant sur les habitudes alimentaires et le niveau de sédentarité et d’activité physique. C’est aussi l’occasion d’échanger sur les rapports intra-familiaux, le vécu de chacun face au surpoids, les difficultés que cela représente au quotidien, les tentatives de régulation déjà mises en place.


Il est préférable que l’enfant ne soit pas présent dans un 1er temps. En effet, c’est l’occasion pour le professionnel d’aborder tous les sujets, et pour les parents de se confier, voire de craquer. L’enfant n’a pas à être témoin de cette situation, de tout entendre. Il pourrait ressentir de la honte, ce qui serait contre-productif.
La prise en charge est axée sur des thématiques différentes selon les situations, mais dans tous les cas, l’approche doit être familiale, afin d’aider à la création d’un environnement familial propice et encourageant pour l’enfant. Jusqu’à 12-13 ans, le travail consiste essentiellement à accompagner les parents à (re)trouver leur rôle d’éducateurs bienveillants en les aidant notamment à se positionner et à déceler les comportements inadaptés.
